Pendant plusieurs années, j’ai entretenu un dialogue filmé avec le peintre André-Pierre Arnal, figure dans sa jeunesse du mouvement "Supports/Surfaces" et qui n'a cessé tout au long de sa vie de peindre et d'écrire. De notre première rencontre dans son atelier parisien est né « Le souffle et le geste », un film de 26 minutes qui plonge dans les strates multiples de la peinture d’Arnal.

Lorsqu'André-Pierre m'a appris que, fait rarissime, deux de ses oeuvres étaient selectionnées pour être transformées, l'une en tapis monumental l'autre en tapisserie, dans les prestigieux ateliers des Gobelins afin de rejoindre les collections du Mobilier National, j'ai vu l'occasion dans cette forme de consécration de donner une nouvelle impulsion à nos échanges.

Je sentais que le peintre, à l’orée de ses 80 ans, était prêt à revenir sur son parcours, à dérouler le fil de son travail et de sa pensée.

Aujourd'hui que cet immense artiste nous a malheureusement quittés, à l'été 2024, ces longues séances filmées auprès de lui dans ses ateliers à Paris ou dans les Cévennes, lors des grandes retrospective que lui ont consacré les galeries Ceysson, au Luxembourg, ou Dutko, à Paris, ou lors de ses nombreuses pérégrinations, sont un témoignage précieux de sa démarche artistique. Ce documentaire n'attend qu'un signe du cosmos et quelques partenaires pour pouvoir éclore.